Près de l’abbaye de Beaulieu-en-Rouergue

Les jours passent dans le Tarn-et-Garonne mais ils ne se ressemblent pas ! Plus je visite et plus j’aime ce département si riche au niveau du patrimoine mais aussi en termes de paysages ! J’ai été séduite par les environs de Caussade, les petits villages comme Saint-Antonin-Noble-Val ou encore Caylus et que dire de cet après-midi de mémoire passé à la Mounière. Aujourd’hui, ce sont de nouveaux aspects que je vais découvrir puisque je pars visiter l’abbaye de Beaulieu, le château de la Reine Margot à Saint-Projet et Lacapelle-Livron

La surprenante abbaye de Baulieu-en-Rouergue

Informations générales

Lors de ma visite à l‘abbaye de Beaulieu-en-Rouergue, située sur la commune de Ginals, j’ai été surprise par l’originalité de ce lieu….

L’abbaye de Beaulieu-en-Rouergue appartient aux Monuments nationaux au même titre que les châteaux de Castelnau-Bretenoux, de Montal et d’Assier que j’avais découverts lors de mon séjour dans le Lot

Voici les horaires d’ouverture et les tarifs pour le visiter. 

Panneau informatif sur l'appartenance aux monuments nationaux

Du 1er février au 31 mai
10h – 12h30 et 14h – 17h
Ouvert le mardi sur réservation pour les groupes
Fermé les lundi et mardi

Du 1er juin au 30 septembre
10h – 18h
Ouvert tous les jours

Du 1er octobre au 31 décembre
10h – 12h30 et 14h – 17h
Ouvert le mardi sur réservation pour les groupes
Fermé les lundi et mardi

Fermé en janvier et les 1er mai, 1er et 11 novembre et 25 décembre.

À noter : dernier accès au monument 45 minutes avant la fermeture.

Tarif individuel

9 €

Gratuité

 
  • Moins de 18 ans 
  • 18-25 ans (ressortissants des pays de l’Union Européenne et résidents réguliers non-européens sur le territoire français)
  • Personne handicapée et son accompagnateur
  • Demandeur d’emploi (sur présentation d’une attestation de moins de 6 mois) 
  • Pass éducation (en cours de validité) 
  • Le premier dimanche des mois de janvier, février, mars et novembre

L'abbaye de Beaulieu: ancienne abbaye cistercienne

L’abbaye de Beaulieu-en-Rouergue été fondée en 1144 par des moines cisterciens. 

Comme d’autres abbayes cisterciennes, elle était située dans un lieu isolé et propice à la contemplation et au travail manuel, notamment agricole. Les moines de Beaulieu ont d’ailleurs participé à la mise en valeur des terres environnantes par des activités agricoles: élevage et culture de céréales.

Le choix de l’implantation de l’abbaye a été également déterminé par la présence de l’eau. En effet, la Seye coule dans cette jolie vallée reculée. 

La vie des moines à Beaulieu était entièrement régie par la règle de Saint Benoît établie au VIème siècle. Cette règle est un texte fondamental pour les moines bénédictins puis cisterciens. Elle insiste sur l’obligation de  l’ora et labora (« prière et travail »). Le rythme quotidien était ainsi structuré autour des 8 prières collectives (l’Office divin) dont une pendant la nuit, du travail manuel (agricole, artisanal) et de la lecture ou l’étude spirituelle. 73 chapitres étaient à respecter par cette communauté qui faisait voeu de pauvreté et d’humilité. 

Comme la plupart des abbayes cisterciennes, l’architecture de Beaulieu respecte une simplicité conforme aux principes de l’ordre. Le style se caractérise par des formes épurées, un plan en croix latine et une église sans décoration superflue. La pierre calcaire locale a été utilisée pour sa construction.

La vie monastique était centrée autour de l’église abbatiale et du cloître.

Maquette de l'abbaye dans la salle d'exposition

Comme on peut le voir sur la maquette, les bâtiments de l’abbaye étaient construits autour du cloître. Ce dernier n’existe malheureusement plus car il fut détruit pendant les guerres de religion. 

L’abbaye perdit de sa splendeur au fil des siècles et fut vendue comme bien national au moment de la Révolution. 

intérieur abbaye de beaulieu

L’abbaye abandonnée nécessita d’importants travaux pour lui redonner sa prestance d’avant. 

Bien que l’abbaye ait été désacralisée, elle conserve encore tout le charme de son architecture religieuse, notamment son église qui est très grande ! Cette grandeur est accentuée par l’absence de mobilier. Notez par contre la présence de cette immense structure, réalisée avec des céréales, soutenue par une armature métallique. 

sacristie de l'abbaye de Beaulieu

Juste à côté de l’église abbatiale, la sacristie. Cette pièce voûtée abritait, jusqu’à la Révolution, les objets nécessaires au culte : vêtements sacerdotaux, vases, manuscrits précieux…

A côté de la sacristie, l’une des pièces les plus importantes: la salle capitulaire. Cette salle, dans laquelle se rejoignaient quotidiennement les moines, était le seul endroit où ils étaient autorisés à parler, à communiquer avec les autres membres de la confrérie. 

Ils s’asseyaient sur les bancs de pierre qui parcourent la salle, entourant l’abbé situé face à l’entrée.

Après avoir écouté la lecture d’un chapitre de la règle de Saint-Benoît, les problèmes du quotidien étaient alors  évoqués: la répartition des tâches, la gestion des réserves, l’admission d’un nouveau frère au sein de la communauté, ou encore l’élection d’un nouvel abbé.

Deux fois par semaines se déroulait également une confession collective avec pénitence de l’abbé. On disait alors que les moines étaient chapitrés. 

Exposition d'art permanente à l'abbaye de Beaulieu

collection

L’abbaye a été rachetée dans les années 60 et magnifiquement rénovée par des passionnés d’art moderne: Geneviève Bonnefoi Pierre Brache. Ils  ont su la transformer en un haut lieu d’exposition d’œuvres d’après-guerre. 

Il offre aux visiteurs une riche collection d’œuvres modernes, témoignant de la diversité et de la créativité de l’art contemporain. 

 

Les installations sont faites dans les bâtiments dans lesquels vivaient les moines. Des panneaux sont installés pour rappeler aux visiteurs où ils se trouvent car avec les importants travaux de restauration, on a du mal à imaginer que l’on puisse se trouver dans une ancienne abbaye. 

La collection est riche et variée, couvrant de nombreuses tendances de l’art moderne. Elle est composée de peintures abstraites qui questionnent sur le travail des artistes, le sens qu’ils ont voulu donner à leurs oeuvres, le processus de création… On peut y admirer des peintures qui sont également le reflet de certaines amitiés comme avec Jean Dubuffet

Des oeuvres de Simon Hantaï, peintre d’origine hongroise émigré à Paris, sont aussi exposées. La technique de fabrication de l’une de ses oeuvres est expliquée, c’est très intéressant ! 

De nombreux autres artistes y sont exposés comme Bissières, Claude Georges, Fautrier, Karskaya, Loubchansky, Michaux, ou encore Vasarely.

Les œuvres contemporaines, installées dans les anciennes salles austères complètement restaurées, créent un contraste saisissant. Les tableaux abstraits colorés semblent dialoguer avec l’architecture épurée du site, transformant chaque espace en une expérience artistique unique. J’ai pris le temps de m’attarder devant certaines œuvres, intriguée par le jeu entre le passé spirituel des lieux et ces créations modernes qui semblaient réinventer l’abbaye sous un autre jour.
 

Impossible bien entendu de vous montrer toutes les œuvres exposées mais en voici quelques unes (parmi les nombreuses) qui ont attiré mon regard. 

J’ai aimé aussi sentir le travail des deux passionnés en me trouvant face à une bibliothèque remplie de livres consacrés à l’art et les imaginer assis à leur bureau, réfléchissant à leur futures acquisitions… 

Expositions temporaires

À l’intérieur, j’ai découvert une exposition temporaire surprenante de Fred DEUX, qui m’a interpelée par son originalité et sa profondeur. Cette exposition est visible jusqu’au 28 septembre 2024. En voici un aperçu car vous n’aurez peut-être pas la possibilité de découvrir cette exposition.

Dans le même bâtiment, une exposition photographique de Marie-Caroline Lucat présente les travaux de restauration de l’abbaye

Le parc de l'abbaye de Beaulieu

Après cette immersion artistique, j’ai décidé de faire une pause dans le parc. Je l’avais aperçu depuis l’exposition permanente et avais envie d’y faire une pause avant de repartir.  Là, j’ai trouvé banc ombragé à côté d’une pièce d’eau où nageaient tranquillement des cygnes. 

Le chant des oiseaux et le doux parfum des fleurs offraient une bulle de tranquillité. Je me suis laissée porter par la beauté du lieu, tout en repensant aux œuvres que j’avais vues. C’était une parenthèse apaisante.

Puis je suis allée jusqu’au jardin de roses qui offrait un écrin coloré et adoucissait l’austérité de l’abbaye de Beaulieu. Ce jardin aux 1000 rosiers a été créé en 2022 en hommage à Geneviève Bonnefoi (mais vous n’y verrez pas que des roses). 

Panneau informatif sur le jardin de roses

Cette visite restera gravée dans ma mémoire, tant pour la beauté architecturale du lieu que pour la rencontre inattendue entre l’histoire religieuse et l’art contemporain. N’hésitez pas vous aussi à vous y arrêter, vous ne serez pas déçu ! 

Le château de la Reine Margot à Saint-Projet

Informations générales

En repartant de l’abbaye, j’ai fait un petit détour par Saint-Projet, à 15 minutes de là, où j’avais vu la présence du château de la Reine Margot

Le château est ouvert tous les jours, l’après-midi de 14h à 19h, sauf le lundi. Une visite guidée est proposée à 15h30 (malheureusement le jour où je m’y suis rendue, le propriétaire était absent et seules les visites libres étaient possibles). 

Dès l’arrivée devant la grille, on découvre une belle bâtisse construite à la fin du XIIIème siècle, sur un ancien tumulus. 

Une fois la grille franchie, il suffit de longer le château et d’aller tout droit. 

Nous sommes bien dans un lieu où la Reine Margot a été présente, un buste nous le rappelle.  

L’accueil se fait dans un petit bâtiment (qui sert aussi de lieu de vente d’objets) où vous pourrez visionner un film vous expliquant l’histoire de la Reine Margot avant de rentrer dans la château.

La Reine Margot et Saint-Projet

tableau de Marguerite de Valois
duc de guise

 

 

 

 

 

 

 Marguerite de Valois était la fille d’Henri II et de Catherine de Médicis.  Elle fut mariée en 1572 au protestant Henri de Navarre pour tenter de réconcilier catholiques et protestants. Ce mariage fut loin de la satisfaire puisque ses sentiments allaient vers le duc de Guise qui lui était catholique comme elle. 

Elle fut au coeur de nombreuses intrigues, ce qui conduisit la « Reine Margot » à quitter la capitale et à partir dans le sud de la France. 

Elle se rallia à son amant, le duc de Guise, s’opposa à sa mère et son frère. C’est ainsi qu’elle se réfugia le 26 et 27 septembre 1585 au château de Saint-Projet. 

C’est le seigneur des lieux, vassal de la reine, qui l’hébergea dans l’une de ses chambres.

La visite du château de la reine Margot

Allons découvrir les lieux qui ont donc vu passer la célèbre reine. Avant la visite, je prends le temps de regarder le château.

Au Moyen-Age, il comptait 5 tours et un corps en forme de L avec murs d’enceinte et douves. Il a bien changé depuis, de grandes fenêtres ont été percées, les fossés ont disparu mais il conserve malgré tout d’épais murs et un aspect de forteresse. Une belle bâtisse ! 

On me remet un papier avec l’ordre des pièces à visiter. Je n’ai plus qu’à entrer, j’ai hâte de découvrir l’intérieur car l’extérieur est prometteur! 

Dans les différentes pièces, je trouverai une feuille avec le nom et quelques rapides indications. (J’aurais aimé avoir des informations plus détaillées sur les objets, les meubles, connaître leur origine, leur époque… Elles sont certainement données lors de la visite guidée.) 

Les salles sont meublées et proposent de nombreux objets de collection comme ici au rez-de-chaussée :

  • la salle des gardes
salle des gardes
  • l’ancien dépôt d’armes
ancien dépôt d'armes
  • la cuisine

Empruntons l’escalier pour la suite de la visite.

Pour arriver dans le grand salon

grand salon

La salle des chevaliers

La chapelle du château. 

Informations sur la chapelle

D’autres pièces sont à visiter dans le château  (la salle de jeux, la bibliothèque, la pièce de réception)  avec des objets variés. On voit que le propriétaire aime les belles pièces.

Enfin, le moment est venu de découvrir la chambre de celle qui a été hébergée le 26 et 27 septembre 1585 au château de Saint-Projet. 

Chambre qui a, par la suite, été murée, oubliée et retrouvée en 1990 ! 

On trouve juste à côté une antichambre

Une fois la visite de l’intérieur terminée, je suis allée faire un petit tour dans le parc qui n’est pas très grand mais très agréable ! 

C’est avec ces dernières photos que se termine ma visite du château de la Reine Margot. Un détour qui m’a permis de découvrir un lieu agréable. 

Conseil

Si vous avez un long véhicule ou un véhicule bas, ne vous garez pas sur le parking du château sous peine d’accrocher. En ce qui me concerne, je me suis garée près de la mairie qui se trouve non loin du château et cela m’a permis de découvrir une bien jolie place.

Lacapelle-Livron: un étonnant village

Lacapelle Livron
Commanderie de Lacapelle Livron

Comme plusieurs endroits de cette région, ce village a un riche passé historique. Les Templiers y ont laissé leurs traces: la commanderie en est le plus bel exemple ! 

Il en subsiste la chapelle qui est l’actuelle église du village (elle est libre d’accès), les deux corps de bâtiment du château et des dépendances (que l’on peut visiter lors des Journées du Patrimoine). 

Croix en pierre devant la chapelle

A l’extérieur du village m’attend une autre chapelle: la chapelle Notre-Dame des Grâces. Cette chapelle offre une très belle vue sur la vallée de la Bonnette

Elle fut construite en 1471. Il s’agissait d’une chapelle funéraire pour Pierre de Pause, seigneur de Mondésir. Je l’ai trouvée très belle avec son joli portail sculpté, sa toiture en lauze. 

Un endroit calme et isolé où vous pourrez faire une petite pause avant de repartir vers d’autres lieux. De mon côté, j’en ai profité pour pique-niquer avant d’aller visiter le château de la Reine Margot. 

Le saviez-vous?

Les Templiers, un ordre religieux et militaire fondé au XIIe siècle, avaient une forte présence dans le sud de la France. Leur rôle était de protéger les pèlerins se rendant à Jérusalem, mais ils possédaient également des terres et des domaines, servant de centres agricoles et de points de passage stratégiques. 

Si vous avez le temps, lorsque vous irez à l’abbaye de Beaulieu, n’hésitez pas à vous arrêter au petit village de Varen qui ne vous décevra pas avec son doyenné. 

Merci beaucoup de prendre le temps de me laisser un commentaire concernant cet article ❤️

14 réponses

  1. Que de jolies merveilles 😍 On a envie de tout visiter et de découvrir ces trésors cachés ☺️ Bon la porte toute cloutée au château est un peu effrayante .Merci pour cette belle découverte .

  2. Une journée bien remplie avec des lieux d’exception 😍
    L’abbaye et ses jardins magnifiques 🌹 le château de la Reine Margot et son superbe parc 💚 et Lacapelle-Livron 😍
    Merci pour ces belles découvertes, photos et explications Florence 😘

    1. Merci beaucoup d’être venue à la découverte de ces très beaux lieux ! Le Tarn-et-Garonne n’est pas loin de chez toi donc si tu en as l’occasion, n’hésite pas à y passer quelques jours. Tu ne seras pas déçue !

  3. Quel article super intéressant !!! Tu m’as donné envie de partir à la découverte de l’abbaye qui a l’air d’offrir de belles choses à voir aussi bien niveau bâtiments que niveau art. J’aime beaucoup aussi tes photos avec le jardin, il a l’air très reposant.
    Le château de la Reine Margot a l’air intéressant à voir, par contre c’est bizarre que sur les panneaux explicatifs il y ait autant de fautes d’orthographe …

  4. Une nouvelle visite de deux magnifiques lieux des mots justes pour
    une très belle description.
    les images sont magnifiques….cette Abbaye découverte lors d’une randonnée mais non visitée….maintenant c’est fait…..merci Florence pour ces belles découvertes…..

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