Plongez dans le passé au Centre historique minier de Lewarde

Quand les gens pensent au Nord, ils pensent souvent à la pluie, à l’accent ch’ti et aux corons. Depuis que le blog existe, j’essaie de vous prouver qu’il y a bien d’autres choses à découvrir dans le Nord-Pas-de-Calais comme à Armentières, à Roubaix ,à Vimy ou encore dans l’Avesnois

Mais aujourd’hui, il est temps de vous parler du passé minier qui fait partie intégrante de l’histoire de la région où je vis. Histoire tellement importante que le bassin minier du Nord Pas-de-Calais a été inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2012. Témoins de ce passé, les nombreux terrils et chevalements qui font partie du paysage mais aussi le Centre historique miner de Lewarde où je vous emmène aujourd’hui. 

Informations générales

Localisation du Centre historique minier

Le Centre historique minier se situe sur la commune de Lewarde entre Valenciennes et Douai. 

Il est au coeur du bassin minier du Nord Pas-de-Calais. Bassin minier qui est le plus grand gisement du Nord-Ouest de l’Europe. Sur cette carte, on voit les zones carbonifères en Europe. 

 

carte montrant les zones carbonifères

120 km de long, 12km de large et 1,2km de profondeur, pas étonnant qu’il fut autant exploité! 

carte du nord pas-de-calais
https://geoconfluences.ens-lyon.fr/images/veille/2018/bassinminier-carte.png
Le saviez-vous?

L’histoire du charbon a commencé à Oignies (dans le Pas-de-Calais) en 1842 et c’est également à Oignies qu’elle se termina avec la fermeture du dernier carreau de fosse le 20 décembre 1990.

Horaires et tarifs pour visiter le site de Lewarde

Le Centre historique minier est ouvert tous les jours sauf le 1er janvier, lors de sa fermeture annuelle de janvier (en 2025 : du 6 au 31 janvier), le 1er mai, le 25 décembre, et les lundis du 15 novembre au 29 février.

tableau avec les tarifs des visites

Comme vous l’avez certainement remarqué, les enseignants et leurs élèves peuvent venir à Lewarde. Des visites adaptées à l’âge des élèves  leur sont donc proposées. Pour y être allée plusieurs fois en famille aussi bien qu’avec mes élèves, je peux vous garantir que c’est un lieu qui intéresse les enfants aussi bien que les parents. 

 

plan du site de lewarde

Lors de la visite, vous entrerez dans plusieurs bâtiments. Certaines partie ne sont accessibles que lors de la visite guidée (partie bleue sur le plan).

Le carreau de Fosse Delloye

Historique du carreau de Lewarde

Le Centre historique minier est installé sur l’ancien carreau de fosse Delloye. Fosse qui appartenait à l’origine à la Compagnie des Mines d’Aniche et qui a été ensuite nationalisée. Comme vous pouvez le voir sur cette carte, différentes compagnies se partageaient le bassin houiller en concessions (au début 18 puis 9 après la nationalisation)

carte du bassin houiller

 On a commencé à extraire du charbon à Lewarde en 1931 mais l’extraction s’arrêta en 1971. En effet, les veines restantes étaient étroites et rares donc faute de rentabilité, le site ferma. 

Ce ne fut pas toujours le cas puisque tandis qu’en 1931 18 634 tonnes de charbon furent extraites, on atteignit même 440 000 tonnes en 1963.  Ceci vous semble énorme mais figurez-vous que l’extraction du charbon c’est 600 puits de mine, plus de 2 milliards de tonnes de charbon extraites pendant 270 ans, 100 000 km de galeries soit 2.5 fois le tour de la Terre ! (source https://tourisme-lens.fr/sortir/les-grands-rendez-vous/exposition-9-9bis-reveler-limpact/)

Dès 1973, soit seulement deux ans après la fermeture, le projet de création d’un centre historique consacré à la mémoire de la mine est validé. C’est la direction des Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais (HBNPC) qui en est à l’origine. C’est ainsi qu’au fur et à mesure des fermetures, du matériel minier et des documents arrivèrent à Lewarde pour préparer l’ouverture qui intervint en 1984 soit plus de 10 ans après la genèse du projet. 

L’ensemble des bâtiments a de fait été préservé du démantèlement et des travaux d’aménagement ont été réalisés pour accueillir le public. Les bâtiments ont été réinvesti pour présenter des expositions permanentes mais aussi temporaires. 

Admirez cette grande verrière dans laquelle on trouve de nombreuses machines minières mais aussi le géant Léon avec son casque jaune dont le visage a été obtenu par un morphing de 40 guides qui ont été mineurs ici. Les noms de 68 anciens guides ont été inscrits dans le bas de sa jupe. 

Etre mineur...

Dire qu’une personne était mineur n’indiquait en rien quel était son travail. En effet, de nombreux métiers étaient indispensables au fond de la mine pour extraire le charbon. Une reconstution dans une galerie à l’extérieur permet de mieux comprendre le travail en sous-sol mais aussi d’en voir les évolutions. L’accès aux galeries n’est effectivement plus possible depuis la fermeture de la mine. Cette reconstitution n’est accessible qu’en visite guidée avec port du casque obligatoire (le même casque que celui du géant Léon). 

On y découvre les différents métiers.

  • Le haveur pratiquait des entailles dans la roche pour faciliter l’extraction de la houille.
  • Le piqueur était chargé d’abattre le minerai à l’aide d’un pic, d’où son nom (puis plus tard à l’aide d’un marteau-piqueur).  C’était lui le plus exposé aux éboulements.
  • Le herscheur était chargé de remplir et de pousser les berlines
  • Le boiseur quant à lui était chargé du boisage pour étayer les galeries, il devait s’assurer du bon état pour garantir la sécurité de ceux qui creusaient dans la roche. Les boisages étaient à l’origine en pin car le bois « chantait » et avertissait qu’il était temps de le changer.
  • le boutefeu s’occupait des explosifs. En effet, la roche était souvent tellement dure que les pics des hommes ne suffisaient pas pour la percer et atteindre la veine de charbon. 

On y voit les boisages progressivement remplacés par le métal plus résistant. On se rend compte du manque de lumière malgré les installations modernes, de l’exiguité des zones d’abattage, du manque de confort pour un travail qui durait pourtant toute la journée, du bruit incessant alors que pour nous il n’a duré que quelques secondes et c’était bien suffisant… 

structures métalliques et mineur en dessous
livre les enfants de la mine

On comprend l’enfer que c’était de descendre chaque jour, sans pouvoir imaginer les conditions épouvantables dans lesquelles les hommes mais aussi les enfants travaillaient. Ces enfants que l’on appelait « galibots » et qui ont grandi dans ce monde qui n’était pas fait pour eux… (Il s’agit ci-contre d’un album que j’étudie en classe avec mes élèves pour qu’ils se rendent compte de ce qu’était la vie d’enfants de leur âge avant…)

Le palefrenier s’occupait des chevaux qui tiraient les berlines sur des rails jusqu’à l’ascenseur. D’ailleurs, saviez-vous que plusieurs chevaux vivaient dans la mine? Leur descente était très longue et fastidieuse car avant le XXème siècle, elle se faisait en-dessous de la cage d’ascenseur. Le cheval était ainsi suspendu 4 à 6 heures pour atteindre le fond de la mine. Imaginez le stress pour le pauvre animal ! 

Les chevaux contrairement aux hommes ne remontaient pas chaque soir à la surface. Ils avaient des écuries sous terre et on en prenait globalement bien soin car ils étaient de précieux alliés. En effet, un cheval à lui seul pouvait tirer jusqu’à 7 tonnes de marchandises. Les pauvres galibots poussaient quant à eux péniblement une berline d’une centaine de kilos…

Ils furent plus tard remplacés par des machines et on ne vit plus de chevaux dans les mines.  

Dire que tout cela se passait si profond sous terre… En effet la « recette du fond » (la profondeur maximale où la cage d’ascenceur descendait pour déposer les hommes) atteignait 480 m au plus profond dans la fosse Delloye à Lewarde.

Et après l'extraction du charbon

Une fois le charbon abattu par le piqueur puis chargé dans les berlines par le herscheur, le charbon était remonté à la surface par l’ascenceur actionné par les machines dont nous parlerons plus tard dans l’article. 

Dans les lourdes berlines chargées se trouvaient bien sûr des gaillettes de charbon mais aussi des stériles, des schistes qui étaient inutiles. Une fois remontées, il fallait donc trier leur contenu. Le voyage des berlines n’était donc pas terminé puisqu’une fois remontées à la surface grâce à l’ascenseur, elles étaient acheminées via des rails vers de grandes trémies dans lesquelles elles étaient vidées. 

Le charbon tombait alors dans la salle de tri où attendaient galibots (jeunes enfants) et caffus (femmes). En effet, il n’y avait pas que les pères de famille qui travaillaient dans la mine. Bien souvent, les couples s’y formaient et leurs enfants y travaillaient par la suite. On était en effet bien souvent mineur de père en fils même si l’on connaissait la pénibilité du métier. 

groupe de caffus

Mais revenons à notre tri… Il devait s’effectuer rapidement dans un bruit incessant et de la poussière en permanence. D’un côté le charbon qui partait pour être vendu, de l’autres, des stériles qui étaient évacués au plus vite vers l’extérieur et au plus près. Ce sont ces déchets de l’exploitation minière qui à force de s’entasser ont créé les célèbres terrils.

Ici par exemple, c’est l’un des terrils de Loos-en-Gohelle près de Lens dans le Pas-de-Calais. Les terrils jumeaux sont les plus hauts d’Europe avec leur 190 mètres de haut! 

vue sur le terril

Des mineurs, mais pas que !

Quand on pense à la mine, on pense immédiatement aux hommes surnommés « Gueules noires » qui  descendaient quotidiennement pour aller chercher le charbon. Mais s’il n’y avait eu que des mineurs, la mine n’aurait pas pu avoir un tel rendement. En effet, chaque maillon avait son importance dans l’extraction du charbon. On estime que pour un mineur qui travaillait au fond, il fallait 2 employés avec d’autres missions. 

statue de mineur
  • A la tête de la fosse, le directeur de la mine s’assurait que les objectifs soient atteints, il surveillait tout depuis son bureau. 
  • Extraire du charbon en quantité suffisante était le résultat de longues études du sous-sol. On ne s’improvisait pas « trouveur de charbon » … Il n’était pas rare de devoir longtemps prospecter avant de trouver le bon filon ! Et lorsqu’une veine avait été exploitée, il fallait creuser un peu plus loin, un peu plus profond encore. Autant vous dire qu’il était important d’avoir un bon géologue/ géomètre pour ne pas perdre de temps ! Car comme le dit le dicton « Le temps, c’est de l’argent! » 

Indispensable de prendre des mesures précises, de faire des calculs. 

Pour qu’ensuite tout soit mis sur papier. Sans carte, impossible de savoir où creuser, impossible de connaître le sens de la veine…

  • L’intendant était chargé de payer les travailleurs (hommes, femmes mais aussi enfants). Le salaire était versé tous les 15 jours, si bien que le salaire était appelé quinzaine. Il variait bien entendu en fonction du poste mais aussi en fonction du rendement (nombre de berlines de charbon remontées) mais aussi en fonction des amendes. Pas question de bâcler le travail pour gagner davantage ! 
  • Impossible de descendre dans la mine et d’extraire du charbon sans lumière… C’est ainsi que chaque matin, le mineur allait à la lampisterie chercher sa lampe à huile (puis plus tard électrique) qu’il échangeait contre un jeton puis le soir il la rendait. Les lampistes étaient chargées de la distribution mais aussi de l’entretien et de la réparation des lampes. 
explication du travail de lampiste
  • Les machinistes étaient chargés de faire tourner les machines (ascenseur pour les hommes mais aussi pour les berlines remplies de charbon mais aussi l’indispensable aération des puits…) 
explications sur le fonctionnement de la machine

La machine est immense avec ses roues ! Et on imagine le bruit qu’elles devaient faire lorsqu’elles tournaient ! Dire que si elle s’arrêtait, tout était immédiatement stoppé… Pensez-vous que les centaines de mineurs au fond auraient pu remonter grâce à ce petit tonneau? 

  • Les accidents dans la mine étaient monnaie courante. On pense bien sûr aux célèbres coups de grisou qui provoquaient des explosions et des accidents très meurtriers comme la catastrophe de Courrières en 1906 qui fit 1099 victimes en soufflant 110km de galeries.
Le saviez-vous?

De nombreuses précautions étaient prises pour les éviter. Il était indispensable de suivre les consignes de sécurité. Le fait de ne pas fumer dans les galeries me semblait forcément évident mais je n’aurais jamais pensé à la dangerosité d’une montre… Et vous? C’est vrai qu’une montre à pile fonctionne avec de l’électricité et qui dit électricité dit possibilité d’embrasement des gaz… 

Beaucoup plus fréquents, les accidents comme les fractures, les traumatismes crâniens, les écrasements causées par des éboulements par exemple, mais aussi les coupures dues aux outils tranchants et la manipulation des roches ! Dans ces cas-là, direction l’infirmerie…Et comme vous vous en doutez, la prise en charge des blessés, en termes de douleurs, n’avait rien à voir avec aujourd’hui tout comme la suite de ces blessures.

Qui dit mine dit aussi maladies liées à la mine. La plus célèbre est la silicose, une maladie pulmonaire incurable liée à l’inhalation prolongée de poussières. 

Ci-dessous, une vidéo expliquant ce qu’est cette maladie et ces conséquences. 

panneau informatif sur la silicose

Pour essayer de lutter contre les poussières qui créent les maladies respiratoires telles que la silicose, on utilisait l’eau qui était pulvérisée sur les parois des galeries. Ce principe permettait de diminer la projection de poussières. 

Puis plus tard, après la guerre, on injecta de l’eau directement dans les parois par un système de cannes d’injection qui pénétraient de plusieurs mètres dans la paroi pour la gorger d’eau pendant plusieurs heures. L’objectif était de la rendre plus friable et de protéger au maximum les poumons des mineurs

La vie des mineurs

Habiter près d'une mine

Le travail à la mine occupait une énorme place dans la vie des mineurs, ils étaient bien loin des 35 heures hebdomadaires actuelles. Leur journée commençait bien souvent de très bonne heure. Imaginez entre les deux guerres, ils travaillaient jusqu’à 54 heures par semaine pour toujours produire plus. 

Ils n’avaient pas bien loin à aller pour rejoindre le carreau de fosse puisque les mineurs habitaient dans les corons, de longues rangées de maisons ouvrières mitoyennes et toutes identiques dans leur conception. Les premiers corons sont apparus en 1825 non loin de Lewarde, à Denain et Saint-Waast-le-Haut. 

Ils ont été construits rapidement pour pour pouvoir loger la main d’oeuvre en constante augmentation.

D’ailleurs beaucoup de travailleurs sont venus de l’étranger pour travailler dans les mines. Des hommes venus de Pologne, d’Italie… Un accord avait d’ailleurs était conclu en novembre 1919 avec la Pologne pour que les travailleurs puissent venir s’installer avec femme et enfants. Ces derniers étaient installés à part pour ne pas mélanger les mineurs français et ceux étrangers.

affichage sur les corons

 Et pour gagner en rapidité, on a construit des maisons, souvent en briques et toutes identiques, composées d’une pièce principale en bas très simple (servant de cuisine, salle de bains et aussi parfois de chambre des parents) et de petites chambres à l’étage. 

A l’arrière on trouvait un petit jardin potager (50 à 200 m2 ) qui permettait à la famille d’avoir un complément alimentaire. 

Toute la vie de la famille tournait autour de la mine. Comme dit précédemment, les adultes comme les adolescents travaillaient pour le carreau de fosse. 

Le saviez-vous?

Au début du XIXème siècle, des enfants à partir de 8 ans travaillaient au fond de la mine pour aider leurs parents financièrement.

Plus tard, le travail fut interdit à d’aussi jeunes enfants.

Au début du XXème siècle, pour travailler au fond de la mine, il fallait en effet avoir 12 ans.  

groupe d'enfants mineurs

Avant et après le travail

Les mêmes gestes étaient inlassablement répétés. Le premier était pour beaucoup d’employés de la fosse Delloye de prendre son vélo pour venir jusqu’au carreau de mine. Des vélos sont d’ailleurs suspendus pour rappeler ce détail pas toujours connu. 

 

Puis il fallait enfiler sa tenue de mineur, ses « loques de fosse » comme on disait en ch’ti et pour cela direction « la salle des pendus« . Drôle d’appellation… mais lorsque l’on y arrive, on comprend immediatement la raison de ce surnom. En arrivant, ils retiraient leurs vêtements du quotidien pour enfiler ceux de mineur. Afin de gagner en place, ils les accrochaient à des cordes qu’ils remontaient ensuite. Chacun avait sa corde attitrée. L’un des avantages était bien entendu le gain de place puisqu’il n’y avait ainsi pas besoin d’un vestiaire supplémentaire. 

Outre le gain de place, le fait de suspendre les vêtements en hauteur leur permettait de sécher plus rapidement. En effet, il n’était pas rare de remonter des galeries avec des vêtements mouillés, les radiateurs soufflants installés en hauteur permettaient de les sécher plus rapidement. 

Cette salle de pendus avait une seconde utilisation: la douche. En effet, ce n’est pas pour rien que l’on surnommait les mineurs les gueules noires ! En remontant, il était indispensable de passer à la douche pour retirer cette couche grasse et noire qui recouvrait le corps. On imagine aisément l’état des voies respiratoires à force de travailler dans la mine… 

Vivre en dehors de la mine

Les mineurs profitaient de leur repos pour être en famille mais aussi avec leurs amis. Ils aimaient se retrouver à l’estaminet autour d’un verre. 

On aimait aussi pratiquer des activités collectives, faire du sport. 

Et quel plaisir de pratiquer les jeux traditionnels comme le lancer de javelot ou encore le billon! 

De nombreux mineurs avaient la passion de la colombophilie. De nos jours, on compte encore de nombreux colombophiles dans le Nord Pas-de-Calais. 

Autre moment très important dans la vie des mineurs: la Sainte Barbe fêtée le 4 décembre. Le jour sera chômé et payé à partir de 1946. Ce jour de Sainte Barbe est l’occasion d’une célébration religieuse payée par les Houillères, suivi d’une procession puis d’un vin d’honneur ou banquet. 

Sainte Barbe qui, jeune fille, se serait convertie au christianisme contre la volonté de son père et l’aurait faite décapiter. A ce moment-là, la foudre s’abattit sur lui et le consuma. Sainte-Barbe, patronne de nombreuses professions devant affronter les dangers liés au feu ou aux explosions. 

Voilà pourquoi Sainte-Barbe est la patronne de nombreuses professions devant affronter les dangers liés au feu ou aux explosions, comme les mineurs de fond et par extension les ingénieurs des mines, les sapeur-pompiers, les métallurgistes ou les artificiers …

De nos jours, on continue de fêter la Sainte Barbe dans le bassin minier. Tous les ans, un grand festival est organisé autour de Lens. Pour l’occasion, on sort la statue de Sainte Barbe et tout le monde monte l’un des terrils de Loos-en-Gohelle. C’est un moment très solennel et rempli d’émotion. 

Les arts du feu sont mis à l’honneur durant ce festival avec des installations et des spectacles dans plusieurs villes du bassin minier. Ici il s’agit de photos prises sur la base 11/19 de Loos-en-Gohelle. C’était magnifique ! 

Aider les mineurs

Etre mineur, vivre dans les corons, c’était faire partie d’une communauté et malgré les conditions de travail difficiles, bénéficier de certains avantages (bien entendu pas au début de l’exploitation des mines). 

Ces avantages étaient le résultat de nombreuses tractations avec la direction, de grèves, de révoltes même pour tenter d’améliorer les conditions de travail et de vie. 

manifestation

La vie du mineur était autour de la mine, puisque les écoles, les docteurs, les associations, tout était sur place. On voulait des mères sachant s’occuper de leurs enfants, des personnes en bonne santé. 

affiches pour les vacances

Entre les mineurs, il y avait un grand esprit de solidarité, de respect les uns envers les autres. On aimait passer du temps ensemble.

Des vacances étaient aussi organisées pour les mineurs du Nord et leur famille. Des souvenirs certainement gravés à jamais dans la mémoire de ceux qui travaillaient si dur ! 

Transmettre la mémoire

La mine fait partie de l’histoire de notre pays, de la région dans laquelle je vis. Il est vrai que nombreux sont les chevalements, les bâtiments miniers qui ont été démantelés car le charbon, c’était de l’histoire ancienne…

famille à Lewarde

 Heureusement, des passionnés, souvent d’anciens mineurs, continuent de raconter leur histoire aux jeunes générations dont les occupations premières sont bien loin des enfants du début du XXème siècle… 

Ils se sont battus pour que ce patrimoine entre pour toujours au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est à nous parents, enseignants de transmettre cette mémoire. 

 

Des lieux comme le Centre historique minier de Lewarde, le 9-9 bis à Oignies, les terrils jumeaux de Loos-en-Gohelle,  le site de Wallers-Arenberg contribuent à la conserver. Il faut poursuivre le travail d’entretien mais aussi de valorisation. 

Regardez le site de Wallers-Arenberg qui s’est transformé en studios de cinéma et se fait désormais appeler Creative Mine.

Des scènes du film « Gueules noires » y ont été filmées. 

Le 9-9bis accueille quant à lui le Métaphone, une salle de concert. Je vous y emmènerai d’ailleurs avec un nouvel article. 

Quant aux terrils (on dit terri, le s ne prononce pas), ils font partie du paysage et la végétation les recouvre peu à peu offrant désormais des lieux de promenade aux familles, aux coureurs ou encore aux photographes lors d’un instameet que j’ai organisé avec Objectif Opale au terril Sabatier de Raismes

En tout cas, j’espère que cet article vous aura donné envie de partir à la découverte de ce passé pas si lointain. N’hésitez pas à me dire en commentaires ce que vous avez passé de cet article et si vous avez des questions… 

Merci beaucoup de prendre le temps de me laisser un commentaire concernant cet article ❤️

5 réponses

  1. Sujet sur ce centre historique minier et les « Gueules noires » magnifiquement raconté et détaillé. Lieu noté pour une visite prochaine. Bravo Florence

  2. Sujet sur ce centre historique minier et les « Gueules noires » magnifiquement raconté et détaillé. Lieu noté pour une visite prochaine. Bravo Florence

    1. Merci beaucoup d’avoir apprécié cet article qui me tenait à coeur. C’est un lieu que j’apprécie beaucoup et où j’aime aller que ce soit en famille ou avec mes élèves.

  3. important de ne pas oublier tous ces hommes, ces femmes, ces enfants qui ont travaillé dans des conditions très dures pour faire de la France, à l’époque, une grande puissance industrielle

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