Lors de la visite du Conservatoire des Métiers d’autrefois, nous sommes partis à la découverte de métiers oubliés ou encore très peu pratiqués de nos jours. Aujourd’hui, nous allons à la rencontre de l’un de ces métiers et nous rendons sur la commune de Grisolles. Partons rencontrer le dernier fabricant de balais de paille du Tarn-et-Garonne !
Où découvrir la tradition du balai de paille?
Pour cette rencontre, nous voici au sud du département du Tarn-et-Garonne. Nous ne sommes qu’à 30 km de Toulouse dans le département voisin et 17km de la Pente de Montech dont je vous ai précédemment parlé.
Grisolles est une commune qui compte un peu plus de 4000 habitants
Une commune connue pour ses balais de paille. En effet, il faut savoir, qu’avant la Première Guerre mondiale, Grisolles comptait plus de 20 ateliers en fabriquant et ce secteur d’activité employait environ 400 ouvriers.
De nos jours, il n’en reste plus qu’un seul qui perpétue ce savoir-faire et les gestes qui lui sont propres: Jean-Marc Coulom. C’est donc une chance de partir à sa rencontre !
Le balai de paille de Grisolles

On utilise des balais de paille depuis très longtemps.
Mais, de nos jours, ils ont disparu de nombreuses maisons et ont été remplacés par des balais avec des fibres synthétiques.
Et pourtant, le balai de paille n’a pas à rougir face à ceux qui occupent désormais nos placards car il offre une grande flexibilité qui lui permet d’aller chercher efficacement la saleté. C’est un balai polyvalent qui résiste bien à l’usure, facile d’entretien et dont les matériaux respectent l’environnement ! Et vous ne le savez peut-être pas mais il existe plusieurs types de balais en fonction de l’usage que vous voulez en faire !
Voici les différents balais fabriqués dans l’atelier de Grisolles. Ils sont à retrouver sur le site avec les explications et les tarifs:
- balai 3 fils pour le carrelage et les terrasses lisses
- balai 5 fils bleu et rouge court
- balai 5 fils rouges
- balai 6 fils
- balai 6 fils manche rouge
- le moquette
- le fanette
- le balejon
Fabrication d'un balai de Grisolles
Quels sont les matériaux utilisés?

Pour faire un balai de paille, des matériaux de bonne qualité sont indispensables ! Paille de sorgho, roseaux de Camargue, pin des Landes, fil de chanvre, des produits naturels pour fabriquer avec patience et dextérité un bon balai.
Les machines de l'atelier de Grisolles
J’avoue que je ne m’étais jamais interrogée sur la fabrication d’un balai… Et vous ? J’ai trouvé la visite de l’atelier très intéressante et ai été surprise de voir que les machines, sur lesquelles travaille Monsieur Coulom, sont centenaires et qu’elles fonctionnent encore très bien !
Figurez-vous que la troisième machine date de 1897 et que Jean-Marc travaille dessus depuis 1987. Chaque jour, avec l’aide de ses machines, il fabrique grâce à elles entre 50 et 60 balais par jour.
Je vous laisse estimer le nombre de balais qui sont passés entre ses mains pendant toutes ces années! Des balais toujours fabriqués de la même façon, des gestes qui se répètent depuis des décennies.
Les étapes de fabrication d'un balai
S’occuper du paillonnage autour du manche, puis de l’habillage avant de coudre, s’assurer des finitions pour obtenir un balai bien régulier. Voilà les gestes incontournables pour fabriquer un balai solide.
Avant de commencer, Jean Marc choisit soigneusement sa paille, la coupe.
Une fois la paille coupée à la taille voulue, vient l’étape de la réalisation du pailleton qui est le coeur du balai. Paille, roseaux, paille sont positionnés avec soin avant d’être fixés au manche.
Sur cette vidéo, on voit une étape cruciale, la fixation du pailleton sur le manche en pin des Landes.
Les explications me sont données par une personne en reconversion professionnelle qui apprend les gestes ancestraux auprès de Jean-Marc.
Une fois le pailleton fixé, il faut alors l‘habiller (je n’ai pas assisté à cette étape et vous pouvez la découvrir dans la vidéo ci-dessous).
Une fois le balai habillé, il n’est pas encore terminé puisqu’il faut désormais le coudre. Pour éviter qu’il ne s’abîme en attendant d’être cousu, un lien noir serre la paille.
Attention aux doigts pendant l’étape de la couture !
Les gestes doivent être répétés plusieurs fois afin d’obtenir plusieurs lignes. Le nombre de coutures sur le balai indique sa force, sa rigidité.
Plus il y a de lignes sur le balai, plus le balai sera adapté à des surfaces exigentes.
Comme vous l’aurez compris, on ne devient pas fabriquant de balais de paille du jour au lendemain. Ce sont des gestes qui se répètent et s’apprennent.
Jean-Marc Coulom sera-t-il effectivement le dernier fabriquant de balais de Grisolles? L’avenir nous le dira mais espérons que son apprentie sera suffisamment motivée pour poursuivre la tradition ! En ce qui me concerne, j’ai été ravie de rencontrer ce personnage haut en couleur qui a pris le temps de m’expliquer son travail, de partager avec moi sa passion. Merci beaucoup à lui !
Si vous avez le temps, le musée Calbet à Grisolles pour vous présenter la vie quotidienne des habitants de la Préhistoire à nos jours. Pensez à vérifier les horaires pour ne pas vous retrouver, comme moi, devant une porte fermée.
Le prochain article sera le dernier dans le Tarn-et-Garonne. Nous terminerons notre séjour avec mon coup de coeur de cette semaine dans l’ouest du département: Lauzerte. Vous allez aimer ce beau village et sa convivialité !
10 réponses
Un article fort intéressant sur sa fabrication. Malheureusement, tous ces anciens métiers disparaissent au détriment de balais moins résistants.
Espérons que cet apprenti continuera ce savoir-faire pour notre plus grand bonheur.
Merci Florence pour ces explications 🙏😘
Je m’estime heureuse d’avoir pu rencontrer cet homme qui essaie de transmettre son métier et ses savoir-faire. J’espère de tout coeur que cette tradition ne s’arrêtera pas avec lui.
Encore une fois, un article très intéressant ! Merci de nous présenter ces métiers qui n’existeront bientôt plus ! Tu es le témoin de cela et je te remercie de partager avec nous tes rencontres.
Toujours un plaisir pour moi 😊
Super Flo merci pour ce reportage ! J’ai très envie d’en acheter un pour balayer ma cour.
J’en ai acheté un et c’est bien plus efficace que les balais en plastique !
super documentaire pour les futures générations
Il est important de garder des traces de ces métiers qui sont en train de disparaître
Un sujet très intéressant sur lequel je ne m’étais jamais interrogé. Merci pour toutes ces informations
Je ne m’étais jamais interrogée non plus sur ce sujet et pourtant ce fut une découverte très intéressante !