Après avoir découvert le très beau village d’Auvillar, dans le Tarn-et-Garonne, direction Donzac pour visiter le Conservatoire des Métiers d’autrefois. J’aime beaucoup ce genre d’endroits et ce n’est pas la première fois que j’en visite puisque je me suis, entre autres déjà rendue, au Village des métiers d’antan de Saint Quentin, à l’Ecomusée d’Alsace , au musée des manufactures de dentelle de Retournac ou encore au village du Bournat en Dordogne.
Vous vous demandez donc certainement quel est l’intérêt d’en visiter encore un et je vous répondrai que j’ai encore découvert de nouveaux métiers, de nouveaux objets et que c’est un musée qui mérite d’être connu !
Informations générales

Le Conservatoire se situe à Donzac dans la Communauté de communes des Deux Rives. Donzac est facilement accessible puisque le village n’est qu’à dix minutes en voiture d’Auvillar. Valence d’Agen, Moissac et Castelsarrasin ne sont pas loin non plus.
Créé par l’ancien maire de Donzac, André Gorisse, il attend petits et grands, toute l’année, pour découvrir une importante collection de 20 000 objets. Ces objets retracent la vie quotidienne à la fin du XIXème et au début du XXème siècle dans le Tarn-et-Garonne, mais pas seulement…
- Du 1 avril au 30 septembre : du mercredi au dimanche de 14 h à 18 h.
- Juillet et août : ouvert tous les jours de 10 h à 12h et de 14h à 18 h.
- D’octobre à mars (sauf janvier) : visites groupes sur réservation.
- Adulte : 6 €.
- Enfant (7 – 17 ans) : 4 €.
- Enfant moins de 7 ans : gratuit (sauf ateliers).
- Visite guidée sur réservation : prix de la catégorie + 1 €.
- Tarif réduit : 5 €.
Pour intéresser les plus jeunes et les impliquer dans la visite, des livrets leur sont proposés. Des livrets avec des activités variées et originales !
En tant qu’enseignante, je ne peux qu’être sensible, à cet important travail pour rendre cette belle collection accessible à tous.
Des ateliers sont également proposés pendant l’été mais aussi pendant les vacances de la Toussaint pour Halloween par exemple. Si vous êtes intéressé(e), pensez à réserver !
Redécouvrir les métiers d'autrefois
Le village des artisans
Plonger dans l’univers du conservatoire des métiers d’autrefois, c’est s’offrir une parenthèse hors du temps. Ce lieu unique propose une immersion dans un passé parfois méconnu, où les métiers, aujourd’hui disparus ou méconnus, reprennent vie à travers des reconstitutions soignées.
À chaque détour, on est transporté dans des boutiques, des ateliers ou encore des scènes de vie d’une autre époque, rappelant un temps où le travail manuel, l’artisanat et la créativité occupaient une place centrale dans la société. Une époque loin de la société de consommation, où l’on essayait de réparer avant de racheter.

Ce qui fait le charme de ce conservatoire, c’est la diversité des métiers présentés dans le village des artisans. Des professions autrefois indispensables, aujourd’hui parfois oubliées…
Maréchal-ferrant, cordonnier, rémouleur, fileuse, lavandières et bien d’autres révèlent leur ingéniosité à travers des objets étonnants. Ces outils, exposés avec soin, intriguent par leur forme et leur fonction. Souvent, on se retrouve à essayer de deviner leur utilité avant d’en découvrir la signification sur des panneaux explicatifs. C’est une expérience à la fois ludique et instructive, un véritable jeu d’esprit qui rappelle combien le quotidien des artisans d’antan différait du nôtre.
Connaissiez-vous par exemple le parurier floral ? En ce qui me concerne, j’avais rencontré ce métier à l’Epopée chapelière à Caussade.
Les reconstitutions réalistes plongent les visiteurs dans une atmosphère authentique. Les mannequins présentent les personnes dans leurs activités de tous les jours. Regardez le bureau de poste, le garde champêtre et le boulanger à quelques pas de là.
Un peu plus loin, ce sont le maréchal-ferrant, le menuisier et le rémouleur qui sont au travail. Les décors de ces anciens ateliers, minutieusement recréés, semblent figés dans le temps. On peut presque entendre le bourdonnement des machines, sentir l’odeur du pain qui cuit ou encore le bruit des outils de ces ateliers.
Ce retour aux sources nous rappelle aussi l’évolution des techniques et des outils, et combien ces métiers, bien que simples en apparence, nécessitaient un savoir-faire et une expertise remarquables.
La dentelière tisse patiemment sa dentelle avec ses fuseaux tandis que les lavandières frottent énergiquement le linge fabriqué dans l’atelier textile. Chaque détail est pensé pour que l’immersion soit totale : les étals, les enseignes, les vêtements d’époque et les objets du quotidien redonnent vie à ces métiers oubliés.
On retrouve des métiers qui existent encore de nos jours mais avec des accessoires qui ne sont plus tout à fait les mêmes. Direction le salon du barbier coiffeur par exemple puis chez le docteur pour une petite consultation.
Ce voyage dans le temps ne manque pas de susciter de la nostalgie chez certains visiteurs, tandis que d’autres y trouvent une véritable redécouverte. La surprise est constante, car peu d’entre nous sauraient aujourd’hui dire à quoi servent exactement les accessoires du vétérinaire par exemple…
J’aime beaucoup essayer de deviner l’usage de certains objets insolites. Pas facile de savoir à quoi ils servaient … Peut-être en reconnaitrez-vous certains !
Et sauriez-vous me dire quel était le métier de cet homme?
Les réponses à la fin de la partie consacrée au Conservatoire des métiers d’autrefois 😉
La salle de classe
Tout près du village des artisans, l’école attend le visiteur. Sur les murs, des cartes de géographie, des leçons de choses et sur l’estrade, l’instituteur…
Les élèves, assis bien droits à leur pupitre en bois, écoutent attentivement la leçon du jour.

Le grincement de la craie sur le tableau noir résonne dans la pièce, tandis que l’instituteur, un homme sévère au regard perçant, veille au silence et à la discipline. Son visage fermé n’admet aucune distraction ; chaque élève doit rester concentré, sage et appliqué.
Sur le vieux tableau à craie, une morale est écrite en grosses lettres blanches. « Pour être poli, je saluerai le maître et les personnes que je connais« . Chacun la recopiera avec application dans son cahier.
Dans peu de temps, ils auront leur plume à la main. Concentrés, ils la tremperont délicatement dans l’encrier en espérant ne pas faire de taches sur leurs cahiers… Gare à celui qui se trompera lors de la réalisation de son exercice…
Au fond de la classe, le cancre se tient debout, honteux, portant sur sa tête le fameux bonnet d’âne, symbole de sa maladresse ou de ses mauvaises réponses. Ses camarades, qui l’ont déjà chahuté sous le regard impassible du maître, n’osent plus rire. Les règles sont strictes et chacun sait qu’une mauvaise conduite pourrait lui valoir une punition similaire. Mais celui qui, au contraire, travaille bien, pourrait bien recevoir des bons points puis une image comme celles créées par Firmin Bouisset.

Rassurez moi et dites-moi que je n’ai pas l’air aussi méchante que ce vieil instituteur … Pas envie de faire peur à mes chers élèves ! Et oui car moi aussi je suis professeure, je travaille dans une petite école rurale avec des CM1-CM2. D’ailleurs, il y a peu, dans le cadre de la Semaine bleue, ils se sont essayés à l’écriture à la plume, c’était loin d’être gagné mais ils étaient très appliqués pour tenter de relever le défi !
Le monde agricole à Donzac
Le conservatoire des métiers d’autrefois propose plusieurs espaces. Après les artisans, place au monde agricole !

Musée de la vigne et du vin
Malgré une visite du Musée des Vins d’Alsace à Colmar, je dois bien avouer que mes connaissances dans le domaine viticole sont très limitées et qu’entrer dans cette grande pièce consacrée à la vigne me déstabilise un peu. En effet, à quoi servent toutes ces machines exposées là???
Je reconnais certaines d’entre elles commes les pressoirs à vis qui remontent à plusieurs siècles, et qui étaient actionnés par une grande vis centrale. Les grappes étaient disposées dans un large cylindre en bois, puis un plateau de pression était tourné en actionnant la vis pour extraire le jus des raisins. Ce procédé demandait une force manuelle conséquente, surtout dans les modèles les plus anciens.
J’ai été impressionnée par l’énorme pressoir présent dans la pièce: un pressoir à perroquet.
Sécateurs, tracteurs, pulvérisateurs, autant de matériel pour entretenir les ceps de vigne et les traiter contre les maladies…
Le métier de tonnelier est également présenté car les tonneaux sont indispensables au bon vieillissement du vin avant la mise en bouteille. Il sélectionnait des bois soigneusement séchés pour permettre la micro-oxygénation du vin, influençant ainsi son goût et son arôme.
Et que dire des gigantesques alambics qui permettent d’obtenir des spiritueux !!! Ils m’ont rappelé ceux que j’avais vus lors d’une visite d’une distillerie de whisky près du Puy-en-Velay chez Home distillers.
L’alambic est une machine de distillation traditionnelle utilisée pour extraire l’alcool des liquides fermentés. Pour y parvenir, plusieurs étapes sont nécessaires:
- chauffer le liquide fermenté jusqu’à 78,3°C, température à laquelle l’alcool s’évapore
- condenser les vapeurs dans le serpentin (un tube en forme de spirale plongé dans l’eau froide) pour obtenir de l’alcool liquide
- récupérer l’alcool distillé
- mettre en tonneau pour faire vieillir l’alcool (on le dilue parfois pour ajuster le degré d’alcool)
Machinisme agricole
Un grand espace est consacré aux machines agricoles, non spécifiques à la vigne. Vous y trouverez une belle collections de tracteurs. Il y en a de très anciens !
Ils côtoient d’anciens véhicules qui raviront les amateurs de vieille mécanique.
Un hommage aux pompiers s’y trouve également. Quand on voit le matériel dont ils disposaient à l’époque et qu’on le compare à celui actuel, on se rend compte des risques qu’ils couraient à chaque intervention!
La rue des commerces
La rue des commerces m’a immédiatement rappelé le Village des métiers d’antan. Quelle belle reconstitution !
Vous venez avec moi faire une petite partie de cartes, autour d’un verre, au café du village ?
Si vous avez besoin de tabac, il n’y a que quelques pas à faire.
Pourquoi ne pas aller ensuite « faire un peu de shopping »? J’ai reperé un petit chapeau qui me plaît beaucoup…
Et pour finir, allons faire un tour dans le dernier magasin: à l’épicerie. C’est un lieu rempli de petits trésors pour les gourmands!
Quelle patience et passion il a fallues pour reconstituer aussi fidèlement ces différents lieux indispensables aux habitants qui vivaient à l’époque !
Exposition temporaire
Le Conservatoire des métiers d’autrefois propose aussi des expositions temporaires. Vous pouvez avoir ici un aperçu de celles qui ont été organisées.
Quand je m’y suis rendue cet été, j’ai eu la chance de découvrir une étonnante exposition dédiée à Zola. Tout le monde connaît Emile Zola, le célèbre auteur du roman « Germinal » et de l’article « J’accuse » durant l’affaire Dreyfus. Mais savez-vous que Zola avait une autre passion ? La photographie.
Quel plaisir de découvrir les photos qu’il a prises lors de ses voyages, de découvrir le matériel utilisé à l’époque!
(Désolée pour les points bleus sur les photos, ce sont les spots qui se reflètent dans le verre présent pour protéger les photos)
Grâce à ses photos, nous entrons dans son intimité en découvrant sa famille et surtout sa maîtresse, Jeanne Rozerot, la mère de ses deux enfants.
Objets insolites
Au fait, vous avez bien mérité de savoir ce qu’étaient les fameux objets insolites dont je vous ai parlé plus tôt dans l’article.
L’objet n°1 est un moulin à mayonnaise, le n°3 un chauffe parfum, le n°4 une râpe à fromage, le n°7 un peigne à myrtille et enfin le n°8 une crécelle. En aviez-vous reconnu quelques-uns?
Et quant au métier mystère, voici la réponse, il s’agit d’un cirier qui fabriquait des cierges. Je vous laisse lire les explications sur les procédés de fabrication.
Visiter le Conservatoire des métiers d’autrefois, c’est ainsi prendre conscience de l’ingéniosité et de la dextérité de nos ancêtres. C’est aussi un hommage rendu aux artisans d’hier, dont les techniques et les savoirs se sont parfois perdus dans les méandres du progrès industriel. On en ressort enrichi, émerveillé, et avec un regard neuf sur les objets du quotidien.
Alors, prêt à redécouvrir un passé oublié ?
Autres activités à Donzac
Les vignerons du Bruhlois
Tout près de là, toujours à Donzac, une tradition vous attend, une tradition déjà mise en avant au Conservatoire des métiers d’autrefois: l’exploitation de la vigne et la fabrication de vin.
Arrêt donc aux Vignerons de Bruhlois. Je ne bois pas de vin mais c’est toujours un plaisir d’entendre des passionnés me parler de leur métier !
Sur les côteaux composés de sable et de cailloux en surface et d’argile en profondeur, les agriculteurs font pousser plusieurs cépages qu’ils associent pour obtenir les vins du Bruhlois.
Gros Manseng, Sauvignon, Malbec, Abouriou, Tannat, Muscat de Hambourg, Cabernet-Sauvignon, des cépages soigneusement sélectionnés !
Ce sont ainsi plusieurs vins qui sont fabriqués sur le site. Des vins avec des appellations originales telles que Matin blanc, B.a.ba, Itinéraire B, Terressence, l’Effet colibri, Odé… Chaque vin a son caractère et correspond à une occasion. Choisissez ici celui qui vous conviendra.
Le vin « Grain d’amour » est quant à lui original car il est fabriqué à partir d’un raisin de table que l’on ne cultive d’ordinaire pas pour le vin: le muscat de Hambourg.
Et pourtant ce vin est désormais plébicité, notamment pour l’apéritif et a reçu de nombreuses distinctions.

Vous avez envie d’en savoir plus sur la production de ces vins, alors, n’hésitez pas à visiter les chais de la cave de Donzac. Pour y accéder, appeler l’accueil du site au 05 63 39 91 92 ou envoyez un mail à .
Les Vignerons du Bruhlois ont reçu en 2019 le label « Qualité tourisme Occitanie Sud de France » comme le Conservatoire des métiers d’autrefois dont je viens de vous parler.
Autres lieux qui ont ce labbel: l’abbaye de Belleperche, le village de Sain-Antonin-Nobleval, la Grotte du Bosc, l’espace Firmin Bouisset, l’abbaye de Moissac, le musée du jouet et le musée Ingres-Bourdelle à Montauban, les châteaux de Bruniquel, les jardins de Quercy, la Mounière, l’abbaye de Beaulieu, la pente d’eau de Montech du « Club des sites de Tarn-et-Garonne« . Des lieux que nous avons précédemment visités et qui sont des lieux que je vous conseille vivement !
Arrêt à Dunes
Non loin de là, un petit village vous attend: Dunes. N’hésitez pas à vous arrêter pour admirer cette bastide du XIIIème siècle avec sa jolie place et ses maisons à colombages. Voici quelques photos que j’ai prises lors de mon petit arrêt. Joli non ?
Quand on voit cette belle place avec ses arcades, on a du mal à penser qu’ici a eu lieu un drame… En effet, Dunes fait partie des villages martyrs dont je vous avais parlé avec le film « Le vieux fusil » tourné à Bruniquel. En effet, la tristement célèbre division Das Reich a pendu, un à un, 11 villageois au balcon de la Poste et 3 autres ont été abattus en tentant de s’échapper. Cette place s’appelle désormais la place des martyrs car ces exécutions ont marqué l’histoire du village.
Encore une journée riche en découvertes, le Tarn-et-Garonne est un département qui ne cesse de me surprendre ! Et vous qu’avez-vous pensé de ces nouvelles visites? N’hésitez pas à me le dire en commentaire.
6 réponses
Merci pour cette belle visite ! Tes photos donnent envie de venir visiter le conservatoire. Sympa l’idée des objets insolites, j’avais trouvé le moulin à mayonnaise.
J’ai été touchée par ce qui s’est passé à Dunes, c’est important de ne pas oublier des leiux comme celui-ci
Si tu as l’occasion, je te conseille vivement de te rendre au conservatoire des métiers d’autrefois, tu ne seras pas décue !
Magnifique et complète visite de ce conservatoire des métiers tout y est tellement de détails photos informations qui donnent envie de visiter ce merveilleux endroit….
Merciiiii encore Florence pour cette nouvelle découverte 🙏🏻🤗
Un énorme travail a été réalisé pour mettre sur pied ce conservatoire! J’ai beaucoup aimé ce lieu qui m’a permis de découvrir de nouveaux métiers, de nouveaux objets. Ce fut une belle surprise ! Merci d’avoir apprécié !
Le tarn et garonne est une destination que je ne connais pas. Merci pour le partage de cette visite au conservatoire des métiers d’autre fois. Un endroit qu’il faut visiter absolument.
Merci beaucoup, je suis certaine que c’est un département qui te plairait beaucoup !