Niché dans la paisible vallée de la Dordogne, le cloître de Cadouin est un joyau du Moyen-Age, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce monument exceptionnel, rattaché à l’ancienne abbaye de Cadouin, séduit par ses galeries sculptées, son atmosphère contemplative et ses 900 ans d’histoire. Un incontournable lors d’un séjour en Dordogne.
Informations pratiques pour visiter le cloître
Le cloître de Cadouin se situe au sud du département de la Dordogne
- à 20km du Gouffre de Proumeyssac, du Bugue et du parc du Bournat
- à 30 km du château de Commarque et du château de Beynac
- à un peu moins de 40 km de la Maison Forte de Reignac
- à 50km des jardins d’Eyrignac
Des sites que je vous ai précédemment présentés et que j’avais beaucoup aimés.
Horaires d'ouverture du cloître de Cadouin 2025
Du 5 avril au 4 juillet : 10h–13h / 14h–18h
Du 5 juillet au 31 août : 10h–19h
Du 1er septembre au 2 novembre : 10h–13h / 14h–18h
Du 3 novembre au 4 janvier 2026 : 10h–13h / 14h–17h
⏳ Dernière admission : 1h avant la fermeture.
Tarifs de visite
Il est important de préciser que seul l’accès au cloître est payant. Vous pouvez librement visiter l’église abbatiale attenante.
Adulte : 7,90 €
Enfant (5–12 ans) : 5 €
Moins de 5 ans : gratuit
Une abbaye millénaire au cœur du Périgord
Présentation de l'abbaye de Cadouin
Un sentier du patrimoine vous attend à Cadouin pour découvrir le village et son histoire. Mes enfants et moi sommes directement allés au cloître car il faisait très chaud ce jour-là. En nous y rendant, nous avons admiré l’une des anciennes portes de la ville mais aussi la Halle sur la place.
L’abbaye se trouve au coeur du village de Cadouin. Le premier bâtiment que nous découvrons est bien sûr l’église abbatiale avec sa façade massive percée de trois baies et d’un oculus. Elle est d’apparence austère, sans aucune décoration comme toutes les abbayes cisterciennes.
En arrivant devant, j’ai pensé aux autres abbayes que j’avais déjà visitées: Moissac, de Beaulieu-en-Rouergue, de Belleperche ou encore de La Chaise-Dieu.
Certaines lui ressemblaient dans sa simplicité, d’autres s’en éloignaient. Je vous laisse cliquer sur les différents liens en bleu pour les découvrir.
Fondée en 1115, l’abbaye de Cadouin fut un important centre religieux et intellectuel, affilié à l’ordre cistercien. Elle a accueilli des moines pendant près de 700 ans, avant sa fermeture au XIXe siècle.
Des XIIèmes et XIIIèmes siècles demeurent l’église abbatiale et la base romane des bâtiments conventuels, la sacristie et la chapelle haute.
De la deuxième moitié du XVème siècle et du début du XVIème nous est parvenu le magnifique cloître gothique flamboyant.
Qui vivait dans l'abbaye?
Il s’agit d’une congrégation de moines cisterciens obéissant à la règle de Saint-Benoît, comme à l’Abbaye de Beaulieu-en-Rouergue, une règle stricte dont les piliers sont
- la prière: Tout le monde a entendu parler du grand nombre de prières que devaient effectuer les religieux. Et pour cause, l’Opus Déi (la journée liturgique) ne compte pas moins de 8 offices: les Vigiles vers 2h30 du matin (les moines les plus âgés en étaient dispensés), les Laudes à l’aube, la Prime vers 6h, la Tierce vers 9h, la Sexte vers midi, la None vers 15h, les Vêpres à la tombée de la nuit et les Complies vers 20h. A ces prières s’ajoute la messe.
- la lecture des textes sacrés dans le cloître, la salle du chapître mais aussi le refectoire
- le travail pour lutter d’après Saint Benoît contre l’oisiveté de l’âme. Labourer, semer, récolter, creuser des canaux, édifier des barrages…
La journée passe au rythme des cloches qui indiquent aux moines la fin d’une période et le début d’une autre.
L'église abbatiale
Architecture de l'église abbatiale
L’église abbatiale, construite dans un style roman sobre et massif entre 1118 et 1154, témoigne encore de la puissance spirituelle de ce lieu. L’église a la forme traditionnelle de la croix latine avec 3 nefs couvertes d’un berceau brisé.
Voûtes épaisses, nef dépouillée, chevet en cul-de-four : tout respire la simplicité monastique propre aux cisterciens.
Voici quelques photos de l’intérieur de l’église abbatiale. Notez l’absence de chapiteaux sculptés, de vitraux historiés. C’est la norme dans les églises cisterciennes.
Les seuls qui le sont se trouvent dans le choeur.
L'histoire du Suaire de Cadouin
L’église abbatiale est célèbre pour un objet ayant fait couler beaucoup d’encre: le Suaire de Cadouin. En effet, l’abbaye de Cadouin a conservé pendant des siècles un linge rapporté à l’occasion de la première croisade. Ce linge fut longtemps considéré comme le sudarium capitatis, le suaire de tête du Christ, ce qui engendra une grande vénération de la part de nombreux chrétiens et la venue de pélerins dont certains allaient jusqu’à Saint-Jacques de Compostelle.
L’hypothèse de la relique fut cependant démantie par des études montrant que le linge fut fabriqué seulement à la fin du XIème siècle et ne pouvait donc être en aucun cas contemporain de la mort du Christ et de sa mise au tombeau.
Ce tissu à l’histoire incroyable est désormais à l’abri dans un musée. Il a été restauré pour ne pas être perdu car même si les croyances en son origine étaient fausses, il fut l’une des raisons de la prospérité de l’abbaye de Cadouin.
Exposition sur le Saint-Suaire
Une exposition dédiée au Saint Suaire est à découvrir à l’intérieur de l’église abbatiale. Cette exposition a passionné mes fils!
Elle explique comment « ce morceau de tissu » est arrivé en Europe, quelle sont les techniques qui ont été utilisées pour révéler le visage du Christ. Elle compare également ce que disent les Ecritures et ce que révèlent les analyses des traces de sang. Et les ressemblances sont troublantes puisque leur emplacement sur le linceul correspond aux blessures infligées au Christ avant de mourir. Elle met également en évidence d’après des analyses au carbone 14 pour dater le linceul, que si pour certains le Saint Suaire est une supercherie, pour d’autres le doute subsiste.




Le cloître de Cadouin
A quoi servait un cloître?
Le cloître, dans une abbaye, n’est pas un simple couloir : c’est le centre névralgique de la vie monastique. Cet espace clos, organisé autour d’un jardin central, reliait les principales pièces de la vie religieuse : l’église, le réfectoire, la salle capitulaire, le dortoir.
Mais c’était surtout un lieu de recueillement, de prière silencieuse et de méditation. À l’abri du monde extérieur, les moines s’y promenaient, lisaient ou étudiaient en silence. Le jardin, symbole du paradis perdu, renforçait cette quête d’harmonie intérieure.
Le jardin est fleuri et apporte beaucoup d’apaisement. Un plaisir de sortir l’appareil photo et de prendre quelques clichés.
Le jardin au centre du cloître représente le paradis perdu, le retour à l’Éden. Pour les moines, il s’agissait d’un espace symbolique de pureté, de silence et de méditation. C’était un jardin intérieur, protégé du tumulte du monde extérieur, à l’image de leur vie monastique tournée vers Dieu.
Histoire du cloître de Cadouin
Du cloître roman, il ne restait au milieu du XVème siècle que les murs et la porte d’accès au dortoir des moines. C’est ainsi qu’après trois siècles de tumulte, d’insécurité et de guerres, les moines entreprirent de construire un nouveau cloître inspiré du style gothique mais avec ses multiples voûtes surnuméraires, des colonnettes, des arabesques… C’est l’heure du gothique flamboyant!
C’est d’ailleurs cette multitude de décors et son côté tarabiscoté qui sauvèrent le cloître. Prosper Mérimé inscrivit l’abbaye dès 1840 aux monuments historiques.
Vue la multitude des décorations, un plan avec des explications vous sera bien utile pour vous repérer! Vous pouvez aussi utiliser l’audioguide disponible à l’accueil moyennant un petit supplément.
Le statuaire du cloître de Cadouin
Les chapiteaux du cloître de Cadouin sont particulièrement remarquables : véritables œuvres d’art, ils racontent des scènes de la vie religieuse, mais aussi des épisodes de la vie quotidienne ou des motifs fantastiques.
Parmi les éléments que l’on peut admirer :
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Des figures religieuses : anges, saints, moines en prière…
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Des scènes du quotidien : un jardinier, un lecteur, un homme au travail.
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Un bestiaire symbolique et végétal : chimères, monstres, feuillages, visages humains masqués…
Chaque détail sculpté est porteur de signification spirituelle. Les moines, en parcourant les galeries, méditaient sur ces images comme sur un livre de pierre, destiné à nourrir leur réflexion et leur foi.








Et admirez tous ces détails, l’oeil ne sait où regarder tant il y en a !







La femme était perçue et représentée comme porteuse de vice. Les personnages représentés sur les marmousets également.
L’abbé était un personnage très riche. Regardez cette représentation à côté du siège abbatial où on le voit priant à genoux et pourtant plus grand que les moines de la congrégation. Il avait même un blason.
Profitez du billet jumelé lors du paiement des entrées pour la visite du cloître de Cadouin et partez ensuite à la découverte du château de Biron.
Adultes: 13,60 € (à partir de 13 ans)
Enfants : 8,60 € (de 5 à 12 ans)
Gratuit – 5 ans
C’est avec ce bon plan que se termine cet article sur cette incroyable abbaye. On se retrouve très vite pour de nouvelles aventures! En attendant, si vous avez des remarques ou des questions, je vous attends en commentaire.











8 réponses
Je suis déjà allé à Cadouin mais votre article m’a donné envie d’y retourner. C’est vraiment un lieu magnifique, et calme. Et il possède un charme que vous avez réussi à retransposer à travers vos photos. Bravo.
Contente de lire que vous avez eu envie d’y retourner en lisant l’article ! Merci pour votre retour
Super article, tes photos sont très belles. C’était très intéressant.
Merci beaucoup ! J’ai trouvé ce cloître vraiment très beau et c’était un plaisir de le photographier ! Le prochain article parlera du château de Biron également en Dordogne. N’hésite pas à jeter un oeil.
Merci pour ce très beau reportage photos et récit sur une visite incontournable en passant ds la région…
le « Cloître de Cadoin » et son histoire. Tes photos sont une présentation parfaite de ce magnifique lieu…
Merci Florence
Merci Michèle ! Encore un lieu que je ne connaissais pas dans ton département et que j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir et à photographier. Les garçons ont également apprécié la visite 🙂
Superbe article, un lieu que je ne connais pas. Ton reportage donne envie à découvrir ce lieu de prière. Merci beaucoup pour ce partage.
Merci beaucoup, un lieu que je ne connaissais pas non plus. J’aime les cloîtres et celui-ci m’a beaucoup plu