Ce n’est pas la première fois que je vous emmène dans l’Aisne, département des Hauts-de-France tout proche de chez moi. Et pour cause, ce département peu connu offre pourtant des villes très intéressantes comme Laon ou Saint-Quentin.
Aujourd’hui, je vous emmène, sur les conseils de J’aime l’Aisne, dans le Tardenois, près de Soissons.
Une journée dans le Tardenois
Pour partir à la découverte du Tardenois, ce ne sont pas moins 4 sites que nous allons visiter. Le Tardenois a une histoire très riche et ces sites se trouvent donc près les uns des autres !

C’est ainsi que je vous emmène découvrir les Fantômes de Landowski, l’étonnante Hottée du Diable, le château de Fère-en-Tardenois et le château de Nesles. 4 sites que l’on peut aisément visiter en une journée.
Les Fantômes de Landowski
C’est donc sur la petite commune d’Oulchy-le-château que commence notre belle journée dans le Tardenois. Et elle commence avec un monument de taille: les Fantômes de Landowski. Non, non, nous ne partons pas à la recherche de fantômes dans un château hanté mais sur les traces des soldats de la Première Guerre mondiale.
- Le mémorial érigé sur la butte de Chalmont commémore la victoire des Alliés lors de la deuxième bataille de la Marne.
Au pied de la butte de Chalmont, deux stèles massives en granit rose attirent l’attention.
- La stèle de gauche énumère les noms des officiers ayant participé aux offensives. Parmi eux figurent des généraux : Fayolle, Pétain, Mangin, Berdoulat, Massenet et Maistre. Des officiers généraux étrangers y sont également mentionnés, comme l’Italien Albricci et le Britannique Godley.
- La stèle de droite relate l’historique des combats dans ce secteur.

Après l’offensive du 15 juillet 1918, les forces ennemies furent repoussées, et la butte de Chalmont conquise les 25 et 26 juillet. Ces combats permirent de capturer environ 30 000 prisonniers et de s’emparer d’un important matériel abandonné par l’adversaire en retraite. Cette victoire permit de dégager un territoire s’étendant de Noyon à Château-Thierry, repoussant le front de 50 kilomètres et réduisant la menace sur Paris. Avec le soutien des armées américaines, britanniques et italiennes, la deuxième bataille de la Marne s’acheva sur une victoire décisive.
Entre ces deux stèles se dresse une autre statue, intitulée La France, représentée portant un bouclier, symbole de défense et de résilience.

Ce monument, situé quelques dizaines de mètres plus loin, se dresse majestueusement à environ 155 mètres d’altitude. On y accède via plusieurs paliers puis un escalier monumental. Le Mémorial fut érigé grâce à une souscription nationale. Le monument « Les Fantômes » rend hommage aux soldats tombés pour la France lors des combats de 1918.
A ses pieds, je ne peux m’empêcher de penser au Mémorial canadien de Vimy dans le Pas-de-Calais ou encore au musée Te Arawhata dédié aux soldats kiwis libérateurs de la ville de Le Quesnoy dans le Nord. Tant d’hommes sont tombés dans les Hauts-de-France !
Conçue par le sculpteur Paul Landowski (1875-1961), cette œuvre imposante, haute de huit mètres, fut commencée en 1919 et inaugurée le 21 juillet 1935 par le Président de la République, Albert Lebrun.
Les Fantômes de Landowski sont au nombre de huit, ils ont tous les yeux clos et ils représentent une jeune recrue, un sapeur, un mitrailleur, un grenadier, un colonial, un fantassin, un aviateur et le spectre de la mort sortant de son linceul.
Les visages, marqués par la douleur, reflètent la souffrance, la solitude et peut-être aussi l’incertitude face à l’avenir. Accablés, certains se penchent légèrement en avant, leurs regards tournés vers la plaine où se sont déroulés les combats.
Paul Landowski est un illustre sculpteur, il est à l’origine de grands monuments dont le célèbre Christ Rédempteur sur le Corcovado qui surplombe Rio de Janeiro.
La Hottée du Diable
Poursuivons notre exploration du Tardenois et allons dans un lieu étonnant situé à Coincy: la Hottée du Diable à quelques kilomètres des Fantômes.
Si les Fantômes nous ramenaient à l’histoire proche, la Hottée quant à elle nous plonge dans une époque bien lointaine à laquelle elle est née. Imaginez que sur ce site, on a retrouvé des traces de vie datant de 9000 ans !

Ce site naturel dans l’Aisne est un espace fragile protégé par le Conservatoire d’espaces naturels Hauts-de-France.

La petite randonnée sur la site de la Hottée du diable va vous faire découvrir sans difficultés un cahos de grès impressionnant. Vous évoluerez sur un sentier agréable et découvrirez de chaque côté des rochers au milieur de la végétation.
Admirez la « Chambre des Fées » dans son habit automnal. Dire que des hommes vivaient dans ces lieux… On y a d’ailleurs retrouvé de nombreux ossements d’animaux mais également des outils prouvant leur présence ici.

Vous vous demandez certainement l’origine du nom « Hottée du Diable », je me suis posée la même question. Le nom vient d’une légende visant à expliquer la présence de tous ces rochers éparpillés un peu partout sur le site, comme on peut le voir sur cette photo que j’ai prise avec un drone. (J’avais vérifié au préalable sur le site geoportail qu’il n’y avait pas d’interdiction de survol).


Telle est la légende de la Hottée du Diable …
« Au Moyen Age, le seigneur de Bruyères voulut bâtir sur son domaine l’abbaye du Val Chrétien pour les Prémontrés. Il fit venir un entrepreneur célèbre qui lui promit de terminer les travaux rapidement. Mais il fallait faire traîner des blocs de grès énormes de loin, et le travail n’avançait pas. Le seigneur et les moines s’impatientaient. L’entrepreneur était désespéré.
Un soir, comme il se lamentait, le diable lui apparut et lui dit « Si tu veux me donner ton âme, je peux te construire le couvent en une nuit. Demain, tout sera fini ». « Marché conclu », s’écrie l’entrepreneur. Aussitôt le diable se mit à l’oeuvre. Pour transporter les matériaux, il se servait d’une hotte énorme. Les bâtiments allaient être terminés lorsqu’un coq que le tapage avait réveillé se mit à chanter.
Satan voulut s’enfuir et comme il courait trop vite, les deux bretelles de sa hotte se cassèrent net et toutes les pierres se répandirent sur le sol, sur la route de Coincy… »
Admirez toutes ces pierres abandonnées ci et là…
Ouvrez bien les yeux car vous pourrez bien découvrir des animaux fantastiques, des formes créés par l’érosion de la roche. Laissez aller votre imagination ! C’est un jeu très amusant à faire notamment avec les enfants.
La Hottée du Diable est un site fragile et il est donc important de le respecter tout au long de la petite randonnée permettant de le découvrir. Pour se faire, restez sur le sentier aménagé !
La pelouse sur sables et la lande sèche avec notamment ses bruyères ne supporteraient pas les passages répétitifs des visiteurs.
Le château de Nesles

Poursuivons notre visite du Tardenois et rendons-nous au château de Nesles.
Alors oui, c’est un château aux dimensions bien plus modestes que celui de Beynac ou de Belcastel par exemple mais ce château au calme vous ravira avec ses douves et son donjon.

Il est très agréable de marcher le long de l’eau et d’avancer vers le château. Le donjon se dresse fièrement à côté du vieux château et ses tours.
Il est l’heure de franchir ce qui, il y a des siècles, était le pont-levis. Les informations nécessaires à la visite sont dispensées dans un feuillet complet.
Une fois dans la cour, on admire la tour, le logis Renaissance, construit à la fin du XVème siècle, qui accueille les réceptions de mariage et les communs.
L’accès à l’arrière du château permet de bénéficier d’un autre point de vue.
Pour ceux qui le souhaitent, il est possible de monter au donjon pour profiter d’une vue panoramique sur la forteresse. De mon côte, je n’y suis pas montée pour épargner mes genoux…
Le donjon du château de Nesles mesurait à l’époque médiévale 30 mètres. De nos jours, il est plus modeste avec ses 23,5m mais il a conservé son imposant diamètre intérieur de 17,5m et ses épais murs. 5m étaient prévus pour résister aux assauts.
Le donjon a pour particularité de ne pas être adossé à la courtine mais d’être indépendant. Il était relié à la muraille de 8m de haut par une passerelle.
Château de Fère-en-Tardenois

Quittons le château de Nesles et partons pour LE château du Tardenois, celui de Fère. La forteresse médiévale fut construite en 1206 sur une grande motte recouverte de grès.
Au fil des siècles, elle connut d’importantes modifications dont la construction d’imposantes arcades surmontées d’une galerie.

Le premier niveau de la galerie servait de salle de bal mais il n’en reste désormais que des ruines.
Les arcades ont quant à elles été heureusement préservées. On peut également découvrir le fossé de 20 mètres de profondeur.
Mais ne vous y trompez pas. Si l’on peut de nos jours visiter le château, ce n’était pas le cas après la Première Guerre mondiale. (Le château avait bien avant connu d’importantes dégradations suite à la vente de matériaux par Philippe-Egalité en 1779 .)
Et c’est grâce à Raymond de la Tramerye, directeur des Usines Tubest à Fère, qui acheta les ruines dans les années 70 et qui entreprit à ses frais d’importants travaux, que le château de Fèren en Tardenois ne disparut pas.
Vous pourrez d’ailleurs voir sa tombe dans le fossé au pied du château.

De nos jours, c’est le Conseil général de l’Aisne qui est en charge des travaux de restauration et d’entretien du château de Fère en Tardenois.
La présence de la galerie et de ses arcades n’est pas sans rappeler le château de Chenonceau. Vous ne trouvez-pas?

Je vous laisse admirer le château grâce à cette magnifique vidéo trouvée sur Youtube. Grâce à elle, on prend conscience des volumes d’antan et on comprend mieux la disposition des anciens bâtiments et ceux actuels.
Où dormir dans le Tardenois?
Château de Fère: Un hôtel 5 étoiles
Un magnifique établissement
Depuis la forteresse médiévale, on ne peut pas manquer une construction tout proche et plus récente: un hôtel 5 étoiles, le château de Fère.
C’est un lieu rempli de charme et d’élégance, parfait pour un week-end en amoureux ou une occasion particulière. Que ce soit en façade avec sa belle façade ou à l’arrière avec sa piscine, l’établissement ne pourra que vous plaire !
L’établissement bénéfie d’une vue imprenable sur le vieux château et invite à prendre le temps.
Venir au château de Fère, c’est profiter d’un environnement au calme, c’est accepter de poser son téléphone pour une pause et profiter de la personne qui partage avec vous ces précieux moments.
Les chambres du château de Fère
L’hôtel vous propose des chambres spacieuses et décorées avec soin. De la chambre classique à la suite royale, il y en a pour tous les budgets !
Admirez l’une des suites prestige avec sa chambre de belles dimensions, ses tissus aux couleurs chatoyantes.
Le salon attenant vous attend. Qu’il est agréable de s’y installer pour, pourquoi pas lire, des brochures sur les lieux à découvrir dans le Tardenois!
Je vous invite ensuite à poursuivre la détente dans la salle de bain.
Vous voulez rendre se séjour inoubliable, alors offrez-vous l’une des deux suites royales !
Situées sous les toits, elles offrent un côté atypique et donne l’effet d’être dans un cocon.
Et que dire de la magnifique salle de bain avec l’énorme jaccuzi ! Il est tellement grand, qu’il a fallu démonter la toiture pour l’installer dans la suite ! Un bain dedans avec un bon livre, une boîte de chocolats ne serait pas pour me déplaire !
Se restaurer au château de Fère
Après avoir fait un joli tour dans la forteresse médiévale ou les alentours, vous ne serez certainement pas contre une pause gourmande. Le château de Fère a tout prévu pour vous accueillir et ravir vos papilles. Venez prendre un verre et quelques amuse-bouche dans la partie bar. Installez-vous tranquillement, prenez le temps de faire une partie d’échecs. Profitez tout simplement de l’instant.
Puis installez-vous dans l’un des trois magnifiques salons en enfilade du restaurant gastronomique « Les Fables »